c'est bien évidemment le coeur gros que je rédige ce post suite à l'incendie de notre magnifique Notre-Dame de Paris. Notre, parce qu'elle fédère une grande partie de la population française autour d'elle.
Elle fait partie de notre patrimoine depuis plus de 800 ans. Elle était exceptionnelle. Alors quelle tristesse de voir ce joyau partir en fumée ! Alors forcément, la voir encore debout malgré les effets du feu au lendemain de l'incendie a été une grande joie au même titre que la volonté affichée de la reconstruire. En moins de 24 heures, pratiquement 1 000 000 000 d'Euros ont été rassemblés pour cela ! Cela montre que quand des événements difficiles surviennent, les Hommes savent se montrer solidaires. Cela est source d'un grand espoir. Cela me réjouit bien-sûr ! Mais cela me laisse aussi dubitatif. Pourquoi ? Parce que les idées reçues veulent que c'est la crise, que la France est en faillite, qu'il n'y a plus d'argent. A tel point
que de nombreuses personnes meurent de faim partout dans le monde ou n'ont pas accès aux soins, et en France aussi. De nombreux enfants n'ont pas accès à l'éducation. De nombreux retraités sont dans une grande difficulté à l'instar de ces femmes dignes, que je croise régulièrement en allant travailler à Paris, et qui fouillent dans les poubelles. A l'instar de Roberto, ce mendiant qui a fait d'une grille de métro son repaire où il passe ses jours et ses nuits. Il m'explique que certaines nuits il ne doit pas s'endormir sinon il risque de mourir de froid. Que dire des réfugiés qui sont parqués dans des conditions indignes de la France ? Et là, face à cette catastrophe, certes, l'argent coule à flot ? Que faut-il en conclure ? Qu'un bâtiment a plus de valeur que la vie de centaines, de milliers d'être humains ? Alors oui, je me réjouis que Notre-Dame soit toujours debout. Je me réjouis que les fonds affluent pour la reconstruire. C'est un élan d'espoir, c'est sûr ! Mais quelles sont nos priorités ? Cela m'interpelle. Mais peut-être que cette question n'a pas lieu d'être. Peut-être que vous ne partagez pas du tout mes interrogations. Je ne considère pas qu'il ne faille pas reconstruire Notre-Dame et lever des fonds pour cela. Au contraire. Mais quand même, comment peut-on passer d'une logique dans laquelle l'argent est devenu une "denrée rare" et dans un laps de temps aussi bref couler à flot, même s'il y a ici urgence à sauver l'édifice ? Je vous dis à bientôt pour des nouvelles que j'espère plus réjouissantes alors même que parmi les propos que je viens de rapidement développer certains sont aussi porteurs d'espoir !