Attribué à tort à Daniel Coleman en 1995, ce sont John Mayer et Peter Salovey (1990) qui sont à l’origine de ce concept. L’intelligence émotionnelle se réfère à la capacité à reconnaître et à gérer ses propres émotions ainsi que celles de ceux qui nous sont proches (charge émotionnelle liée à la victoire dans la célèbre course Oxford-Cambridge, cf photo). Elle est souvent réputée être plus importante que le QI classique dans la réussite professionnelle et la réalisation des buts personnels. Ilona Boniwell présente le modèle Mayer – Salovey – Caruso (2004) selon lequel il y a quatre déterminants.
1. La perception des émotions : C’est la capacité à identifier les émotions à partir des expressions du visage, du ton de la voix, voire les œuvre d’art. Ceux qui ont cette capacité envers eux-mêmes et les autres sont susceptibles d’être capables de faire preuve d’empathie, d’en tirer un bénéfice dans les situations d’interaction sociale et de comprendre les autres ;
2. Utiliser les émotions pour faciliter la pensée : Les émotions ont le pouvoir de nous faire changer notre manière de penser. Quand on est heureux tout est possible, alors que quand on est triste, nous sommes envahis de pensées négatives. Ce déterminant se réfère à notre capacité à utiliser les émotions dans la résolution de problèmes, le raisonnement, la prise de décision et la créativité ;
3. Comprendre les émotions : Il ne suffit pas d’identifier les émotions, il faut aussi comprendre le message qu’elles véhiculent. Pourquoi ressentons nous certaines émotions ? D’où viennent elles ? Où nous conduisent elles ? Il est important de comprendre par exemple que le fait d’être énervé va nous conduire à la colère, et à des éclats imprévisibles. Les personnes émotionnellement intelligentes sont capables de mettre des mots appropriés sur les émotions qu’ils ressentent, et par conséquent de comprendre la complexité de ce qu’ils ressentent, même dans des états émotionnels contradictoires ;
4. Gérer les émotions : Il ne s’agit pas ici d’évacuer toute émotion négative ou perturbante mais d’apprendre comment les contrôler. Certains considèrent qu’en situation difficile, ils n’y peuvent rien, d’autres considèrent qu’ils peuvent faire quelque chose pour se sentir mieux. Ceux qui sont bons dans la gestion des émotions sont souvent capables d’aider aussi les autres à gérer les leurs.
Les différents déterminants prennent tous leur sens quand ils sont appliqués à la vie quotidienne. En effet, une personne peut tout à fait faire preuve d’écoute, être capable de comprendre les autres et même ce qu’ils ressentent, mais être incapable d’établir le contact avec eux parce qu’elle ne possède pas les clés de la communication non verbale. Dans cet exemple précis, l’intervention révèle toute sa pertinence, notamment dans sa facette « perception des émotions ».
Bien sûr, ce concept pose en lui-même un certain nombre de problèmes. Par exemple, ne serait-il pas judicieux d’ajouter certains déterminants ou d’en supprimer ? Est-il vraiment question d’émotions ou d’habileté à les conceptualiser ? Quelle est la meilleure manière de la mesurer ?
Ilona Boniwell présente quelques clés destinées à développer cette intelligence dans la rubrique « Tips and Tools ». Bonne lecture !
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