Bonjour !
Je n'ai pas fait les présentations des différentes personnes dont il est question sur mon blog, alors je vais commencer par Martin E. P. Seligman. Il est l'un des pères de la Psychologie Positive. Son parcours est assez surprenant parce qu'il a commencé par de la psychologie expérimentale sur des chiens. La théorie de l’impuissance acquise a été formulée par des psychologues qui étudiaient l’apprentissage avec des animaux (e.g., Overmeier & Seligman, 1967 ; Seligman & Maier, 1967). Le protocole consistait à installer des chiens dans une cage où ils n’avaient aucun moyen de se soustraire à des chocs électriques. Vingt-quatre heures plus tard, les chiens étaient placés dans une cage similaire à la première, mais dans laquelle il était désormais possible d’éviter les chocs électriques à partir d’une réponse simple. Pourtant, les chiens n’apprenaient pas cette réponse. Au lieu de cela, ils adoptaient des attitudes prostrées et résignées, et subissaient passivement la décharge électrique. Cette attitude contrastait fortement avec celle des chiens du groupe contrôle, qui réagissaient fortement aux chocs et apprenaient rapidement comment y mettre fin.
Selon les chercheurs, les chiens avaient « appris » à être résignés ; après l’exposition préalable à un choc incontrôlable, ils apprenaient qu’il n’y avait plus rien à faire : le choc électrique surviendrait, et cela indépendamment de leurs comportements (Maier & Seligman, 1976). Autrement dit, il est présumé que l’apprentissage de l’indépendance du lien entre les comportements et les résultats est représenté cognitivement sous la forme d’une attente d’impuissance susceptible de se généraliser à de nouvelles situations et de produire trois types de déficits : motivationnel, cognitif et émotionnel. Le premier se traduit par de la passivité, le second par la difficulté d’apprendre que certaines réponses de l’individu conduisent à des résultats, et le dernier par des états émotionnels négatifs.
Après avoir été observé chez d'autres espèces animales comme le chat (e.g., Seward & Humphrey, 1967), le poisson (e.g., Padilla, Padilla, Ketterer, & Giacolone, 1970), le rat (e.g., Maier, Albin & Testa, 1973), ou le pigeon (Engberg, Hansen, Welker, & Thomas, 1973), ce phénomène a commencé à être étudié chez l'Homme. Comme chez l’animal, les sujets étaient confrontés à des événements incontrôlables dont on observe les effets.
Selon Seligman (1975), les déficits observés chez l’Homme se retouvent aussi à trois niveaux : au niveau cognitif (e.g., incapacité à trouver la solution au problème posé), au niveau motivationnel (e.g., lenteur à initier une réponse, faible persistance), et au niveau émotionnel (e.g., anxiété, tristesse, hostilité). Les résultats obtenus auprès des animaux ont été reproduits dans de nombreuses études auprès des sujets humains. Hiroto (1974) a par exemple pris trois groupes d’étudiants qu’il a soumis à des bruits violents. Le premier groupe avait la possibilité de faire cesser ces bruits en appuyant sur un bouton. Le second groupe fut soumis aux mêmes bruits mais sans avoir la possibilité de les faire cesser. Le troisième groupe est le groupe témoin, il n’a pas été exposé aux bruits lors de cette première phase. Dans la seconde phase, les trois groupes ont été de nouveau confrontés aux bruits, et il y avait la possibilité pour chacun d’eux de les contrôler. Le premier groupe les a fait cesser. Le groupe témoin qui n’avait pas encore été confronté aux bruits a appris à les contrôler, alors que le deuxième groupe les a écoutés passivement. Abramson et al. (1978) en ont écrit que « de façon frappante, les résultats des tests sont similaires à ceux obtenus avec les animaux » (p. 50). Hiroto a effectivement obtenu le même type de résultats que Seligman avec les expériences qu’il avait menées avec des chiens.
Plusieurs recherches du même type ont confirmé ces résultats. Selon Vallerand (1994) « L’ensemble de ces résultats amena Seligman (1975) à proposer que la résignation acquise (ou impuissance acquise) représenterait une forme de dépression réactive (dépression vécue à la suite d’un événement négatif). Le fait d’entretenir des attentes d’incontrôlabilité (ou de non-contingence – inutilité des efforts) vis-à-vis des actions futures engendre chez la personne des conséquences psychologiques semblables à celles produites par la dépression réactive » (p. 311). On trouve donc des effets de l’Impuissance Acquise chez l’homme tels des changements d’humeur comme une augmentation de l’anxiété et/ou de la dépression (e.g., Miller & Seligman, 1975), la perte de l’estime de soi (e.g., Abramson, Seligman, & Teasdale, 1978), l’augmentation de la sensibilité à la douleur (e.g., Miller, 1979), ainsi qu’une plus grande réceptivité aux maladies et une tristesse accentuée chez les personnes âgées (e.g., Schulz & Hanusa, 1980). Dans le domaine du sport, quelques rares études se sont intéressées aux conséquences de l’induction d’incontrôlabilité sur la performance motrice. Par exemple, Gernigon, Fleurance, et Reine (2000) ont effectué une expérience en utilisant une tâche perceptivo-motrice (tir au pistolet). Dans ce qu’ils ont d’essentiel, les résultats montrent que les participants confrontés à une situation incontrôlable (quand les feed-back de réussite ou d’échec ne sont pas liés à l’atteinte ou non de la cible) dans une première phase de l’expérience, sont généralement moins persistants (en terme de nombre d’essais tentés) et moins performants dans une tâche identique subséquente, que ceux qui ont été confrontés préalablement à une situation contrôlable (i.e., qui ont perçu le lien entre leur comportement et leur performance). Plus précisément, les résultats ont révélé que l’Impuissance Acquise en termes de performance et d’expectations se développe à partir d’expériences incontrôlables, alors que les déficits motivationnels surviennent à la suite d’un échec dans des situations contrôlables.
Le déficit suivant le manque de contrôle sur l’environnement a été appelé phénomène d’impuissance acquise, et le modèle développé pour expliquer ce déficit, modèle de l’impuissance acquise (Maier & Seligman, 1976). Cette théorie a soulevé un certain nombre de critiques, certaines émanant même de ses propres fondateurs.
Selon les chercheurs, les chiens avaient « appris » à être résignés ; après l’exposition préalable à un choc incontrôlable, ils apprenaient qu’il n’y avait plus rien à faire : le choc électrique surviendrait, et cela indépendamment de leurs comportements (Maier & Seligman, 1976). Autrement dit, il est présumé que l’apprentissage de l’indépendance du lien entre les comportements et les résultats est représenté cognitivement sous la forme d’une attente d’impuissance susceptible de se généraliser à de nouvelles situations et de produire trois types de déficits : motivationnel, cognitif et émotionnel. Le premier se traduit par de la passivité, le second par la difficulté d’apprendre que certaines réponses de l’individu conduisent à des résultats, et le dernier par des états émotionnels négatifs.
Après avoir été observé chez d'autres espèces animales comme le chat (e.g., Seward & Humphrey, 1967), le poisson (e.g., Padilla, Padilla, Ketterer, & Giacolone, 1970), le rat (e.g., Maier, Albin & Testa, 1973), ou le pigeon (Engberg, Hansen, Welker, & Thomas, 1973), ce phénomène a commencé à être étudié chez l'Homme. Comme chez l’animal, les sujets étaient confrontés à des événements incontrôlables dont on observe les effets.
Selon Seligman (1975), les déficits observés chez l’Homme se retouvent aussi à trois niveaux : au niveau cognitif (e.g., incapacité à trouver la solution au problème posé), au niveau motivationnel (e.g., lenteur à initier une réponse, faible persistance), et au niveau émotionnel (e.g., anxiété, tristesse, hostilité). Les résultats obtenus auprès des animaux ont été reproduits dans de nombreuses études auprès des sujets humains. Hiroto (1974) a par exemple pris trois groupes d’étudiants qu’il a soumis à des bruits violents. Le premier groupe avait la possibilité de faire cesser ces bruits en appuyant sur un bouton. Le second groupe fut soumis aux mêmes bruits mais sans avoir la possibilité de les faire cesser. Le troisième groupe est le groupe témoin, il n’a pas été exposé aux bruits lors de cette première phase. Dans la seconde phase, les trois groupes ont été de nouveau confrontés aux bruits, et il y avait la possibilité pour chacun d’eux de les contrôler. Le premier groupe les a fait cesser. Le groupe témoin qui n’avait pas encore été confronté aux bruits a appris à les contrôler, alors que le deuxième groupe les a écoutés passivement. Abramson et al. (1978) en ont écrit que « de façon frappante, les résultats des tests sont similaires à ceux obtenus avec les animaux » (p. 50). Hiroto a effectivement obtenu le même type de résultats que Seligman avec les expériences qu’il avait menées avec des chiens.
Plusieurs recherches du même type ont confirmé ces résultats. Selon Vallerand (1994) « L’ensemble de ces résultats amena Seligman (1975) à proposer que la résignation acquise (ou impuissance acquise) représenterait une forme de dépression réactive (dépression vécue à la suite d’un événement négatif). Le fait d’entretenir des attentes d’incontrôlabilité (ou de non-contingence – inutilité des efforts) vis-à-vis des actions futures engendre chez la personne des conséquences psychologiques semblables à celles produites par la dépression réactive » (p. 311). On trouve donc des effets de l’Impuissance Acquise chez l’homme tels des changements d’humeur comme une augmentation de l’anxiété et/ou de la dépression (e.g., Miller & Seligman, 1975), la perte de l’estime de soi (e.g., Abramson, Seligman, & Teasdale, 1978), l’augmentation de la sensibilité à la douleur (e.g., Miller, 1979), ainsi qu’une plus grande réceptivité aux maladies et une tristesse accentuée chez les personnes âgées (e.g., Schulz & Hanusa, 1980). Dans le domaine du sport, quelques rares études se sont intéressées aux conséquences de l’induction d’incontrôlabilité sur la performance motrice. Par exemple, Gernigon, Fleurance, et Reine (2000) ont effectué une expérience en utilisant une tâche perceptivo-motrice (tir au pistolet). Dans ce qu’ils ont d’essentiel, les résultats montrent que les participants confrontés à une situation incontrôlable (quand les feed-back de réussite ou d’échec ne sont pas liés à l’atteinte ou non de la cible) dans une première phase de l’expérience, sont généralement moins persistants (en terme de nombre d’essais tentés) et moins performants dans une tâche identique subséquente, que ceux qui ont été confrontés préalablement à une situation contrôlable (i.e., qui ont perçu le lien entre leur comportement et leur performance). Plus précisément, les résultats ont révélé que l’Impuissance Acquise en termes de performance et d’expectations se développe à partir d’expériences incontrôlables, alors que les déficits motivationnels surviennent à la suite d’un échec dans des situations contrôlables.
Le déficit suivant le manque de contrôle sur l’environnement a été appelé phénomène d’impuissance acquise, et le modèle développé pour expliquer ce déficit, modèle de l’impuissance acquise (Maier & Seligman, 1976). Cette théorie a soulevé un certain nombre de critiques, certaines émanant même de ses propres fondateurs.
C'est cette théorie qui a donné lieu petit à petit à génèse de la Psychologie Positive. En effet, d'une centration sur l'impuissance apprise, sur la dépression et le style explicatif comme facteur de risque, le centre d'intérêt s'est déplacé vers les conditions permettant au contraire de trouver ce qui permet aux personnes d'éprouver du bien-être, d'être performants, d'être heureux, optimistes, en bonne santé, etc. Plutôt que de chercher à soigner les personnes, but traditionnel de la psychologie, celui de la psychologie positive est justement de trouver les moyens de faire en sorte l'individu se sente le mieux possible dans tous ces aspects.
Martin E. P. Seligman a occupé des fonctions très importantes dans la communauté scientifique, Président de L'American Psychology Association notamment, et a publié de très très nombreux articles dans des revues très prestigieuses.
Les ouvrages Martin E. P. Seligman sont maintenant traduits. Le dernier, La force de l'Optimisme, publié chez Dunod en 2008 en est un exemple.
A bientôt !
bonjour,je suis EPANE Paule étudiante en MASTER I psychologie à l'Université de Douala au Cameroun. je fais des recherche pour mon mémoire dont le thème est: violences faites aux femmes et aux enfants.Dans mes recherches j'ai trouvé que la théorie de l'impuissance est très importante. Après vous avoir lu, je n'ai pas vraiment compris, je ne sais pas comment vous le dire parce que dans un document j'ai lu théorie de l'impuissance tout cour et maintenant vous parlez de la théorie de l'impuissance acquise. je sais que dans mon thème de mémoire, à force que l'enfant voit son père frapper sa maman, il se trouve dans un état d'impuissance car il est incapable de cesser la violence de son père donc incapable de contrôler son père. je ne sais pas si c'est possible que vous essayé de m'aider à comprendre et à mieux l'intégrer,mieux l'expliquer dans mon mémoire parce que ici cela est très si je peux dire ambigu
RépondreSupprimerje vous remercie
mon e mail est epanep@yahoo.fr